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AVIS : Océan Mer - Alessandro Baricco

Publié le par Nik'talope

Ma chronique sur Instagram est ici !

   Avant de lire ce livre, je suis allée voir ses notes sur différents sites : en moyenne il a plus de 16/20... pas mal !😎 Mais dans ma promo – en DUT Métiers du livre je précise – beaucoup n'ont pas accroché, certains ont même abandonné la lecture. Après lecture, je comprends aussi bien ceux qui l'ont noté 16/20 que ceux qui n'ont pas réussi à rentrer dedans.

 

Océan mer de Alessandro Baricco, Gallimard (folio), 2002, 283 pages

 

De quoi ça parle ?

 

   Sept personnages venus de différents horizons se retrouvent tous au même endroit au même moment et pour des raisons différentes. À la pension Almayer, bordée par la mer, des choses étranges se produisent : un peintre qui cherche les yeux de la mer, un professeur qui mesure la nature, une femme exilé par son mari jaloux, une adolescente malade accompagnée de son ami prêtre, un homme qui attend et un dernier qui se confine dans sa chambre ; pension gardée par des enfants aux talents mystérieux.

 

Mon avis

 

   La lecture de ce livre fut très étrange.🤔 Plus un songe onirique agrémenté de flash-back qu'une véritable histoire à mon goût, rien de ce que j'ai lu n'était consistant.. pas entièrement du moins.

   L'écriture est belle, le style en revanche est particulier. Il y a une syntaxe que je n'arrive pas vraiment à définir. Et les dialogues qui n'ont pas de fin, juste un arrêt en plein milieu sans explication... très étrange. Bref, c'est plutôt bizarre.

   Pour l'histoire : certains passages sont nets, précis, incisifs, d'une clarté propre et d'une belle écriture très imagée (que c'est beau !🤩)... mais d'autres sont flous, très obscurs, et j'ai eu du mal à saisir leur sens, parfois même je n'y suis pas parvenue.😵 C'est un beau livre, qui touche au but quand il le faut avec un rythme parfait et des situations incroyablement illustrées avec les bons mots. Mais lire ce livre a été pour ma part comme de se réveiller d'un rêve : c'est flou, avec des petites variations nettes qui nous marquent, mais en soit on ne se souvient pas vraiment de ce qu'il s'est passé. J'arrive à lire, à visualiser, mais par moment, souvent, c'est opaque, et je ne comprends pas tout.😢 Après, c'est peut-être le but de l'auteur : nous perdre à quelques endroits pour mieux nous retrouver à d'autres, entretient-il peut-être volontairement une grande part de mystère !😮🤷😊

 

Pourquoi j'ai voulu le lire ?

 

   Pour mon cours de littérature.

 

La 4eme de couverture est ici :

 

   Au bord de l'océan, à la pension Almayer, « posée sur la corniche ultime du monde », se croisent sept personnages au destin étrange et romanesque, sept naufragés de la vie qui tentent de recoller les morceaux de leur existence. Mais leur séjour est bouleversé par le souvenir d'un hallucinant naufrage d'un siècle passé et la sanglante dérive d'un radeau. Et toujours, la mer, capricieuse et fascinante...
   Avec une époustouflante maîtrise, Alessandro Baricco nous offre à la fois un roman à suspense, un livre d'aventures, une méditation philosophique et un poème en prose.

 

 

Quelques citations :

 

Pages 34-35 : « C'est un peu comme se sentir mourir. Ou disparaître. Voilà : disparaître. On a l'impression que les yeux quittent le visage, et les mains deviennent comme les mains de quelqu'un d'autre, on se dit mais qu'est-ce qui m'arrive ? et pendant ce temps le cœur à l'intérieur cogne à en mourir, il ne veut pas vous laisser tranquille... et partout c'est comme si des morceaux de vous-même s'en allaient, on ne les sent plus... en fait c'est vous-même qui êtes en train de vous en aller, et dans ces cas-là je me dis tu dois penser à quelque chose, tu dois t'accrocher à une pensée, si tu arrives à te faire toute petite à l'intérieur de cette pensée ça va s'arrêter, il faut juste résister, mais en fait... et c'est ça qui est horrible... en fait il n'y a plus de pensées, nulle part à l'intérieur de moi, il n'y a plus une seule pensée mais uniquement des sensations, vous comprenez ? des sensations... et la plus forte c'est une fièvre infernale, une insupportable odeur de renfermé, un goût de mort, là dans la gorger, une fièvre et une morsure aussi, quelque chose qui mord, un démon qui vous mord et vous déchire, une... »

Page 38 : Car la science est bizarre, un animal bizarre, qui va se nicher dans les endroits les plus absurdes et travaille selon des plans minutieux qui, vus de l'extérieur, paraissent forcément impénétrables, et même parfois comiques, tellement ils ressemblent à un vagabondage oiseux, alors que ce qu'ils tracent c'est une géométrie de sentiers de chasse, de pièges disséminés avec art, et de batailles stratégiques devant lesquelles il peut arriver qu'on reste ébahi […].

Page 54 : Pour lui, la mer était une idée. Ou plus précisément, un parcours imaginaire. Quelque chose qui naissait dans la mer Rouge – ouverte en deux par la main de Dieu –, se multipliait dans la pensée du déluge universel, s'y perdait pour se retrouver ensuite dans la silhouette pansue d'une arche et immédiatement après se rattachait à la pensée des baleines – jamais vues mais souvent imaginées – et à partir de là recommençait à s'écouler, de nouveau à peu près clair, dans quelques histoires parvenues jusqu'à lui de poissons monstrueux, de dragons et de villes sous-marines, en un crescendo de splendeur fabuleuse […].

Pages 140-141 : Pour la première fois, après des jours et des jours, je la vois vraiment. Et j'entends sa voix immense, je respire la violence de son odeur, et dessous, la danse inépuisable, la vague infinie. Tout disparaît, et il n'y a plus qu'elle, devant moi, en moi. Comme une révélation. Se dilue la couche de souffrance et de peur qui a recouvert mon âme, se défait le tissu des infamies, des cruautés, des horreurs qui se sont emparées de mes yeux, s'efface l'ombre de la mort qui dévorait mon cerveau, et dans la brusque lumière d'une clarté imprévisible je vois enfin, et j'entends, et je comprends. La mer. Elle semblait une spectatrice, silencieuse, et même complice. Elle semblait un cadre, un décor, un arrière-plan. Et maintenant je la regarde et je comprends : la mer était tout. Elle a été tout dès le premier instant, tout. Je la vois danser autour de moi, somptueuse dans sa lumière de glace, monstre infini et merveilleux. Elle était là, dans les mains qui tuaient, dans les morts qui mouraient, elle était là, dans la soif et dans la faim, dans l'agonie aussi elle était là, dans la lâcheté et dans la folie, elle était la haine et le désespoir, elle était la pitié et le renoncement, elle est ce sang et cette chair, elle est cette horreur et cette splendeur. Il n'y a pas de paroles, de sentiments, de gestes, rien. Il n'y a pas de coupables ni d'innocents, de condamnés ni de sauvés. Il y a seulement la mer. Tout n'est plus que mer. Nous, abandonnés de la terre, nous sommes devenus le ventre de la mer, et le ventre de la mer c'est nous, et en nous elle vit et respire. Et moi je la regarde qui danse dans son manteau étincelant pour la joie de ses yeux à elle, invisibles, et je sais enfin que ce n'est la défaite d'aucun homme, mais seulement le triomphe de la mer, et sa gloire […].

Page 156 : La seule personne qui m'ait vraiment enseigné quelque chose, un vieux bonhomme qui s'appelait Darrell, disait toujours qu'il y a trois sortes d'hommes : ceux qui vivent devant la mer, ceux qui vont sur la mer, et ceux qui réussissent à en revenir, de la mer, vivants. Et il disait : Tu seras surpris de voir lesquels sont les plus heureux.

Page160 : Quand bien même nous retrouverions une terre, quelle qu'elle soit, il n'y aurait plus jamais aucun salut possible pour nous. Ce que nous avons vu restera dans nos yeux, ce que nous avons entendu restera dans notre âme. Et pour toujours, nous qui avons connu ce qui est vrai, pour toujours, nous les fils de l'horreur, pour toujours, nous les rescapés du ventre de la mer, pour toujours, nous les savants et les sages, pour toujours nous serons inconsolables.
Inconsolables.
Inconsolables.

Page 210 : Mon mari pensait que c'était un endroit pour guérir. Mais guérir est un mot trop petit pour ce qui se passe ici. Et trop simple. C'est un endroit, ici, où tu prends congé de toi-même. Ce que tu es se détache doucement de toi, peu à peu. Et à chaque pas, tu le laisses derrière toi, sur ce rivage qui ne connaît pas le temps et ne vit qu'un seul jour, toujours le même. Le présent disparaît et tu deviens mémoire. Tu te défais de tout, tes peurs, tes sentiments, tes désirs : tu les conserves, comme des habits qu'un ne met plus, dans l'armoire d'une sagesse que tu ne connaissais pas, et d'une tranquillité que tu n'espérais pas.

Page 211 : Je ne construirai aucune vie, parce que je viens d'apprendre à être la demeure de celle qui fut la mienne.

 

Genre : Roman contemporain et d'aventure

 

Étiquettes :

Aventure – littérature – roman – poésie – folie – onirique – drame – odyssée – naufrage – contes – pension – surréalisme – mer – mers et océans – philosophie – italien – Italie – littérature italienne – 20ème siècle - contemporain

 

Ma playlist :

Noswal – Pangaea (album)

When you feel like you don't belong anywhere – Worldhaspostrock → Youtube :

Arcana – Inceptus

Monika – Obsession

Monoceros – Arctic Hysteria

Over the Ocean – I Will Be Silent

 

Notes : (attention spoils)

 

Page 14 : Ça m'a l'air perché tout ça...

Page 23 : Rholala, c'est vraiment pas ma came... j'ai l'impression que c'est une succession de pensées décousues : un vrai foutoir. La lecture est très floue et j'ai du mal à saisir où l'auteur veut nous amener (bon, pour ça je ne suis qu'au début, donc normal que le but soit encore obscur).

Page 40 : Je viens de lire une phrase de deux pages sans un seul point, que des virgules... waouh.

Page 53 : C'est bizarre : je comprends pas la moitié de ce que je lis mais je n'ai pas envie d'arrêter la lecture pour autant.

Page 55 : Je note un lyrisme incroyable, un sens de la métaphore magnifique... si seulement je comprenais un peu plus l'histoire !

Page 82 : Lire ce livre c'est comme rêver : c'est flou, avec des petites variations nettes qui nous marquent, mais en soit on ne se souvient pas vraiment de se qu'il s'est passé. J'arrive à lire, à visualiser, mais par moment, souvent, c'est opaque.

Page 95 : L'écriture se fait de la même façon qu'une pièce de théâtre jusqu'à la page 98 où les dialogues se forment de nouveau par un tiret. Est-ce pour mieux rythmer le dialogues entre les deux personnages et créer un effet « ping-pong » ?

Page 125 : Je n'ai pas l'impression de livre un livre contemporain, j'ai plus l'impression de lire un livre mystique, quelque chose qui dépasse la raison, un genre de paranormal. Entre Adams qui semble doué de télépathie et les enfants gardiens de la pension qui ont l'air extralucides... oui, ce livre est bizarre !

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