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AVIS : Mollusque - Cécilia Castelli

Publié le par Nik'talope

Ma chronique sur Instagram est ici !🐙🦑

Photo Instagram @niktai-mots-de-tete

 

Un peu la même histoire que Cédric Blondelot pour le premier tome de Tolbiac Juillet, Cécilia Castelli est parvenu à faire éditer son premier roman... dans une boite qui a coulé peu de temps après ! Elle aussi, par chance, a pu avoir quelques tirages de son romans, au moins de quoi en vendre quelques uns. Heureusement, aujourd'hui la situation tourne bien à son avantage ! puisque apparemment le livre est parti pour être traduit à l'étranger (en coréen si mes souvenirs sont exacts, mais notre conversation remonte au mois de novembre et j'ai des fuites au cerveau😂). Pour l'heure, Cécilia a réussi à faire publier son second roman, Frères soleil, aux éditions Le Passage.

 

Mollusque de Cécilia Castelli, Le Serpent à plumes, 2019, 160 pages
Mollusque de Cécilia Castelli, Le Serpent à plumes, 2019, 160 pages

 

De quoi ça parle ?

 

Gérard et Patrice sont des sudistes cinquantenaires, ils sont meilleurs amis, et ont des problèmes – comme tout le monde, c'est humain. Enfin... pas tout à fait « humain », puisque Patrice s'est transformé en mollusque ! Comment ? Gérard se fait un plaisir de nous raconter comment son meilleur ami est devenu ce qu'il aimait tant manger : un fruit de mer.

 

Mon avis

 

Oui allô bonjour, j'aimerai me plaindre d'une arnaque ! Oui madame, oui monsieur ! Parce que Cécilia Castelli nous fait tourner en bourrique !🤪 Plus sérieusement, je trouve que ce roman parle plus de Gérard perdant petit à petit son ami que de la transformation en mollusque de son ami... quoique ça ne me dérange pas.🤷

Gérard est un personnage, bien qu'en apparence un produit de son époque – un homme qui se sent bien dans son train-train quotidien et qui ne souhaite rien changer, sans jamais se remettre en question, bien bourru –, on lui découvre une personnalité marquée par des événements, des traumatismes, une sensibilité toute particulière ! C'est de ça dont parle ce livre, de Gérard et de ce qui se cache au fond le lui, beaucoup plus que de la transformation de Patrice. Ce qui me gène, c'est que le roman est vendu comme du fantastique (oui, c'en est, mais pas principalement), alors qu'on est plus proche du contemporain. Quoi ? Je suis chiante ? Oui, un peu, je sais, rhalala y'a plus moyen de se plaindre !🤣

Si je peux noter une subtilité : j'ai pensé, durant pratiquement 100 pages sur 160 que la transformation était métaphorique (mais l'est-elle ? il faut le lire pour savoir😉), puisque Gérard parle d'abord du changement d'attitude de Patrice – ses prises de résolutions –, ensuite de son changement de comportement – aller à la plage, griller sous le soleil, roucouler, changer son alimentation –, et seulement après d'une transformation physique. J'ai été pas mal torturé par la question « Mais du coup, il va se transformer ou c'est une métaphore de la crise de la cinquantaine ? Et s'il se métamorphose un jour, est-ce que c'est une métaphore quand même ? » (je me pose de ces questions, j'te jure😂).

Un point que je dois absolument aborder aussi : le roman est écrit comme une anecdote que nous conte Gérard. Il se trouve que je suis née et que j'ai grandi dans la région PACA, avec des parents nordistes et des voisins sudistes. Je vous jure, tout le long j'ai lu le livre avec l'accent du sud – que je n'ai pas – dans la tête, comme si j'étais à nouveau la petite fille chez les voisins à l'heure de l'apéro quand le vieux Christian nous racontait une anecdote !😆

En tout cas, ce fut une lecture agréable, qui m'a quelques fois tirés des rires francs, et une belle plume bien immersive.👌

 

La 4eme de couverture est ici :

 

Que feriez-vous si votre vieux copain, votre meilleur ami, celui avec lequel vous allez tous les week-ends vous goinfrer de fruits de mer au Rhino – ce génial resto dans sa petite crique préservée –, que feriez-vous, donc, si votre binôme se changeait soudain en bigorneau ?
« Patrice m'assurait de toutes ses forces qu'il venait de découvrir la méditation et que ça lui faisait un bien fou. Un mois avant tu m'aurais dit que Patrice allait méditer, calme sur son rocher, je me serais planté la fourchette dans la main. Désormais, je n'étais plus sûr de rien. Je me mettais à croire à des choses qui n'existaient pas. Je validais toutes ses excuses. Tout ça parce que je ne voulais pas voir la réalité en face. Patrice s'animalisait et moi, sur ma serviette ridicule, je n'y voyais que du feu. »

Roman cocasse, burlesque et tendre, Mollusque nous transporte dans le récit de Gérard, un bon mangeur de crabes, d'oursins et de sardines qui va soudain devoir faire face à de formidables métamorphoses. Un régal.

 

 

Quelques citations :

 

Page 42 : « Ils ne se rendaient pas compte de toute la peine que j'emmagasinais, là, à voir mon Patrice si loin de moi.

Alors pour cent ou deux cents euros, j'avais le droit à la considération, à la bonne bouffe et au respect.

N'est-ce pas ?

Hein ?

Tu ne dis rien.

Tu veux savoir la fin.

Tu es bien comme les autres.

Il n'y a que la métamorphose qui t'intéresse. »

Page 44 : « Toute la nourriture pataugeait vivante dans de multiples compartiments. Ce n'était pas un aquarium mais une quarantaine de réservoirs tous alimentés en eau de mer. Ça grouillait, ça palpitait, ça s'accrochait aux vitres. Tentant de respirer, de survivre dans ces quelques centimètres cubes. Ce n'était pas la mer, c'est sûr. Mais l'oxygène suffisait amplement à maintenir tout ce petit monde en vie. Le temps que le cuistot se charge ensuite de les faire bouillir dans la grande marmite. »

 

Genre : Roman fantastique

 

Ma playlist :

La Drache – Pétrichior (album)

Medddler – Jump Alaska (album)

Beautiful Death – The Wanderer (album)

 

Notes : (attention spoils)

 

Page 10 : J'aime beaucoup l'expression « ressembler à un marbré mal cuit », c'est très imagé et rigolo !

Page 17 : C'est terrible. Des cinquantenaires sudistes, je ne peux pas m'empêcher de lire le bouquin avec l'accent en tête ! En puis la narration est faite de telle manière – moi qui suis née dans la région PACA – que je me revois petite, sur les genoux de ma mère pendant que mes parents originellement nordistes prennent l'apéro chez les voisins Martégaux, avec le vieux Christian qui nous raconte ce qui lui est arrivé l'autre jour !

Page 22 à 24 : Je n'ai jamais aimé les produits de la mer – le goût, l'odeur, beurk dans ma tête – et en plus je suis végétarienne depuis pratiquement 5 ans, autant dire que passer un chapitre entier, bien qu'il soit court, à imaginer un mec manger des animaux marins, c'est pas glop pour mes sens... mais je suis sûre que les amateurs du genre kiffent !

Page 87 : On en est à plus de la moitié du livre, et toujours pas de transformation... c'était pourtant le pitch du livre, non ? Enfin, il y a bien des transformations, mais aucune en mollusque (quoique Gérard prend vachement de poids).

Page 93 : ENFIN ! Transformation ! (j'ai l'impression de sortir une réplique de Power Ranger).

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